Introduction
Anti-rides, amélioration de l’élasticité, réduction des rides d’expression… Les peptides en cosmétique sont généralement associés à des produits qui atténuent les signes de l’âge. Cependant, son utilisation en cosmétique va bien plus loin grâce à ses propriétés et sa capacité à pénétrer la peau.
Quels sont les peptides cosmétiques ?
Les peptides sont des molécules formées en joignant des acides aminés par des liaisons peptidiques, tout comme les protéines. Mais ce sont généralement des chaînes plus longues que les peptides. La peau humaine possède deux peptides principaux qui jouent un rôle fondamental dans le maintien de sa qualité :
Collagène
C’est l’une des protéines les plus abondantes dans le corps humain. Sa fonction dans la peau est de maintenir le niveau d’hydratation et, avec l’élastine, de maintenir son élasticité et sa fermeté. Le collagène ne se trouve pas seulement dans la peau, il existe différents types de collagène dans les os, le cartilage ou les tendons dans lesquels les molécules de collagène forment des chaînes pour augmenter leur résistance.
Élastine
L’élastine est une protéine qui fournit de l’élasticité en entrelaçant ses molécules. L’élastine offre également une grande capacité d’expansion dans les tissus où elle se trouve, principalement la peau et les ligaments. Les niveaux d’élastine et de collagène diminuent avec l’âge. Vers l’âge de 25 ans, la production de collagène est réduite, cette réduction étant beaucoup plus prononcée à l’entrée de la ménopause, dans le cas des femmes.

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Pour cette raison, l’industrie cosmétique a développé différents peptides qui aident à préserver la qualité de la peau lorsque les niveaux de protéines endogènes diminuent.
Quelles sont les propriétés des peptides cosmétiques ?
Les peptides synthétiques développés par l’industrie cosmétique doivent pénétrer la peau pour remplir leur fonction, ils doivent donc avoir une série de caractéristiques spécifiques [1] :
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- Ils doivent être de petites molécules, avec un poids moléculaire ne dépassant pas 500 Daltons
- Son coefficient de partage octanol/eau doit être modéré : entre 1 et 3
- Le point de fusion doit être inférieur à 200°C
- Ils doivent être solubles dans l’eau (>1 mg/mL-1)
- Posséder peu ou pas de centres polaires
Comment fonctionnent les peptides cosmétiques
Anti-âge
Les peptides utilisés dans les formulations cosmétiques anti-âge sont les plus utilisés, étant un marché qui atteint dans le monde entier des ventes valant des millions de dollars américains.
Parmi les peptides anti-âges, on retrouve le Matrixyl®, qui stimule la production de protéines dans la matrice extracellulaire, notamment le collagène, mais aussi l’élastine ou la fibronectine. A l’inverse, les peptides de soja ou de riz (Colhibin PF®) agissent sur le taux de collagène en réduisant sa dégradation en inhibant les protéinases[1].
D’autre part, il existe des peptides anti-âge, tels que l’Argireline® ou le Leuphasy®, qui fonctionnent de manière similaire au botox. C’est-à-dire en réduisant la libération d’acétylcholine au niveau de la jonction neuromusculaire et, par conséquent, en paralysant la contraction musculaire et en réduisant ainsi l’apparence des rides [1].
Modulation de la mélanine
L’industrie cosmétique n’a pas seulement développé des peptides anti-âges. Pour le développement de produits protégeant la peau des effets du soleil, des analogues peptidiques de l’hormone stimulant les mélanocytes ont été développés qui stimulent la mélanogénèse et agissent comme photo protecteur [2].

Peptides de livraison
Certains peptides sont conçus pour augmenter la pénétration cutanée d’autres composants présents dans la formulation. C’est le cas du peptide GHK, qui facilite le transport de molécules bioactives à travers la peau, comme la vitamine C ou le cuivre. Cette dernière est nécessaire au bon fonctionnement de certaines réactions enzymatiques, comme la superoxyde dismutase impliquée dans la production de collagène [1,2].
Peau sensible
Les peptides utilisés dans les formulations pour peaux sensibles se distinguent par leur capacité à interagir avec les cellules cutanées par de multiples mécanismes, leur puissance élevée à faible dose et leur capacité à pénétrer la couche cornée [3]. Parmi eux, les plus largement utilisés sont l’ester cétylique d’acétyl dipeptide-1, le palmitoyl tripeptide-8, le palmitoyl tripeptide-5, l’acétyl hexapeptide-49 et l’acétyl tétrapeptide-15 [3]:
- L’ester cétylique d’acétyl dipeptide-1 réduit l’inflammation et les démangeaisons en réduisant la libération de CGRP
- Le palmitoyl tripeptide-8 réduit les rougeurs cutanées en inhibant la production d’IL-8 dans les kératinocytes
- Le palmitoyl tripeptide-5 est un fragment de la thrombospondine I qui réduit l’expression des métalloprotéases et la synthèse des cytokines pro-inflammatoires
- L’acétyl hexapeptide-49 régule l’activité de PAR-2, réduisant la réponse inflammatoire menée par les interleukines 6 et 8, l’activation du canal TRPV1 et, par conséquent, la libération de CGRP
- L’acétyl tripeptide-15 est un dérivé de l’endomorphine 2, un agoniste des récepteurs µ-opioïdes qui réduit l’hyperréactivité cutanée en augmentant le seuil d’activation de ces récepteurs
En conclusion, les peptides représentent un élément polyvalent pour la formulation de différentes solutions cosmétiques au-delà des produits anti-âges.

Références
- Gorouhi, F., & Maibach, H. I. (2009). Role of topical peptides in preventing or treating aged skin. International journal of cosmetic science, 31(5), 327–345. https://doi.org/10.1111/j.1468-2494.2009.00490.x
- Pai, V. V., Bhandari, P., & Shukla, P. (2017). Topical peptides as cosmeceuticals. Indian journal of dermatology, venereology and leprology, 83(1), 9–18. https://doi.org/10.4103/0378-6323.186500
- Resende, D., Ferreira, M. S., Sousa-Lobo, J. M., Sousa, E., & Almeida, I. F. (2021). Usage of Synthetic Peptides in Cosmetics for Sensitive Skin. Pharmaceuticals (Basel, Switzerland), 14(8), 702. https://doi.org/10.3390/ph14080702




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